GeorgeSAND - Lettre autographe signĂ©e sur les journĂ©es sanglantes de juin 1848. Pro Pro Pro. 950,00 EUR + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison. Informations sur la photo. Image non disponible. Vous en avez un Ă  vendre ? Vendez le vĂŽtre. Achetez en toute confiance. Garantie client eBay. Obtenez un remboursement si vous ne recevez pas l'objet que ï»żPubliĂ© le 21 aoĂ»t 2017 par Jack-Martial Lettre de George Sand Ă  son fils Maurice La vie est une guerre. » Jack-Martial JackmartialAugust 21, 2017 Lettre de George Sand Ă  son fils Maurice " La vie est une guerre. " - Des LettresEn fĂ©vrier 1836, George Sand a 34 ans. À dix ans, alors que les relations entre ses parents se dĂ©litent, son fils Maurice devient pensionnaire au collĂšge Henri IV. Son pĂšre lui impose une Ă©ducation virile. L'enfant est crucifiĂ© par ses camarades qui prĂ©tendent que son pĂšre n'est pas son pĂšre et que sa mĂšre est une LouiseMarie Madeleine Guillaume de Fontaine, par son mariage Madame Dupin, est nĂ©e Ă  Paris le 28 octobre 1706 et morte au chĂąteau de Chenonceau, le 20 novembre 1799.CĂ©lĂšbre pour sa beautĂ© et son statut de femme d'esprit, Louise
Conseils d'une mĂšre .. " Travaille, sois fort, sois fier, sois indĂ©pendant, mĂ©prise les petites vexations attribuĂ©es Ă  ton Ăąge. RĂ©serve ta force de rĂ©sistance pour des actes et contre des faits qui en vaudront la peine. Ces temps viendront. Si je n’y suis plus, pense Ă  moi qui ai souffert et travaillĂ© gaiement. Nous nous ressemblons d’ñme et de visage. Je sais dĂšs aujourd’hui quelle sera ta vie intellectuelle. Je crains pour toi bien des douleurs profondes, j’espĂšre pour toi des joies bien pures. Garde en toi le trĂ©sor de la bontĂ©. Sache donner sans hĂ©sitation, perdre sans regret, acquĂ©rir sans lĂąchetĂ©. Sache mettre dans ton cƓur le bonheur de ceux que tu aimes Ă  la place de celui qui te manquera ! Garde l’espĂ©rance d’une autre vie ; c’est lĂ  que les mĂšres retrouvent leurs fils. Aime toutes les crĂ©atures de Dieu ; pardonne Ă  celles qui sont disgraciĂ©es ; rĂ©siste Ă  celles qui sont iniques ; dĂ©voue-toi Ă  celles qui sont grandes par la vertu." Note George Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, romanciĂšre, auteur dramatique, critique littĂ©raire française, journaliste, nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte au chĂąteau de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les Ă©crivains prolifiques avec plus de soixante-dix romans Ă  son actif, cinquante volumes d'Ɠuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des piĂšces de théùtre et des textes politiques. À l'image de son arriĂšre grand-mĂšre par alliance qu'elle admire, Madame Dupin Louise de Fontaine 1706-1799, George Sand prend la dĂ©fense des femmes, prĂŽne la passion, fustige le mariage et lutte contre les prĂ©jugĂ©s d'une sociĂ©tĂ© conservatrice. George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitĂ©e, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancĂ© la mode, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dĂšs 18294, et dont elle lance aussi la mode aprĂšs elle, Marie d'Agoult signe ses Ă©crits Daniel Stern 1841-1845, Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843. MalgrĂ© de nombreux dĂ©tracteurs comme Charles Baudelaire ou Jules Barbey d'Aurevilly, George Sand contribue activement Ă  la vie intellectuelle de son Ă©poque, accueillant au domaine de Nohant ou Ă  Palaiseau des personnalitĂ©s aussi diffĂ©rentes que Franz Liszt, FrĂ©dĂ©ric Chopin, Marie d'Agoult, HonorĂ© de Balzac, Gustave Flaubert, EugĂšne Delacroix, conseillant les uns, encourageant les autres. Elle a entretenu une grande amitiĂ© avec Victor Hugo par correspondance, ces deux grandes personnalitĂ©s ne se sont jamais rencontrĂ©es. Elle s'est aussi illustrĂ©e par un engagement politique actif Ă  partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux La Cause du peuple, Le Bulletin de la RĂ©publique, l'Éclaireur, plaidant auprĂšs de NapolĂ©on III la cause de condamnĂ©s, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l'Ɠuvre et dont elle a tentĂ© d'obtenir la grĂące aprĂšs avoir Ă©clipsĂ© Notre Dame de Paris avec Indiana, son premier roman. Son Ɠuvre est trĂšs abondante et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre. Ses premiers romans, comme Indiana 1832, bousculent les conventions sociales et magnifient la rĂ©volte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines, chose exceptionnelle Ă  l'Ă©poque et qui divisa aussi bien l'opinion publique que l'Ă©lite littĂ©raire. Puis George Sand ouvre ses romans Ă  la question sociale en dĂ©fendant les ouvriers et les pauvres Le Compagnon du Tour de France et en imaginant une sociĂ©tĂ© sans classes et sans conflit Mauprat, 1837 - Le Meunier d'Angibault, 1845. Elle se tourne ensuite vers le milieu paysan et Ă©crit des romans champĂȘtres idĂ©alisĂ©s comme La Mare au diable 1846, François le Champi 1848, La Petite Fadette 1849, Les MaĂźtres sonneurs 1853. George Sand a abordĂ© d'autres genres comme l'autobiographie Histoire de ma vie, 1855 et le roman historique avec Consuelo 1843 oĂč elle brosse, Ă  travers la figure d'une cantatrice italienne, le paysage artistique europĂ©en du XVIIIe siĂšcle, ou encore Les Beaux Messieurs de Bois-DorĂ© 1858 qui multiplie les pĂ©ripĂ©ties amoureuses et aventureuses dans le contexte des oppositions religieuses sous le rĂšgne de Louis XIII. Disponible sur

Unelettre qu’il lui Ă©crit le 12 janvier 1861 s’achĂšve par ces mots : « Je n’ai plus de place que pour vous dire que je vous aimerai toujours ». La correspondance croisĂ©e de Delacroix et Sand a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e : ALEXANDRE Françoise Ă©d., DELACROIX EugĂšne, SAND George, Correspondance.

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George Sand NĂ©e le 1er juillet 1804 Paris DĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ans ChĂąteau de Nohant Alexandre Dumas Fils 27 juillet 1824 Paris DĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ans Marly le roi A partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les Ăąges. L’Ɠuvre de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’époque.
Lettreautographe signĂ©e, [Palaiseau], [dĂ©cembre 1864], Ă  NoĂ«l Parfait. Elle demande Ă  son parrain de presser la publication : « Mr LĂ©vy me l'a promise pour bientĂŽt ». NoĂ«l Parfait et Alexandre Dumas fils avaient Ă©tĂ© les parrains de George Sand, lors de son admission dans la SociĂ©tĂ© des auteurs dramatiques. Les Amis de Flaubert – AnnĂ©e 1959 – Bulletin n° 15 – Page 9 George Sand et Gustave Flaubert DĂšs mars 1839, nous rencontrons, dans la Correspondance, le nom de George Sand dans une lettre qu’adressait Flaubert Ă  Ernest Chevalier Tu me dis que tu as de l’admiration pour George Sand, je la partage bien et avec la mĂȘme rĂ©ticence. J’ai lu peu de choses aussi belles que Jacques. Parles-en Ă  Alfred Le Poittevin ». Mais c’est seulement en 1863 qu’ils font connaissance Ă  l’un des dĂźners Magny oĂč Dumas fils et Sainte-Beuve les prĂ©sentĂšrent l’un Ă  l’autre. Et tout de suite une correspondance intĂ©ressante va s’échanger qui traitera surtout de leurs travaux rĂ©ciproques, de leurs rĂ©flexions, de la diffĂ©rence — trĂšs marquĂ©e — entre leurs points de vue ; correspondance exempte de toute dissimulation, de toute coquetterie Pas de vraie amitiĂ© sans libertĂ© absolue », lui Ă©crira-t-elle. N’a-t-on pas dit, par ailleurs, que sa devise, Ă  elle, semble avoir Ă©tĂ© Je veux que l’on soit femme » et qu’en toute rencontre Le fond de notre cƓur en nos discours se montre ». Or, le cƓur de George Sand Ă©tait infiniment bon et c’est ce qui attendrira Flaubert, comme d’autres l’avaient Ă©tĂ© avant lui. Ne lui Ă©crivait-elle pas, le 10 fĂ©vrier 1863 
ce qu’il y a de meilleur est dans la tĂȘte pour comprendre et dans le cƓur pour apprĂ©cier ». La grande cantatrice Pauline Viardot dira plus tard que son illustre amie Ă©tait mĂ©connue, en ce sens qu’on a parlĂ© de ses Ɠuvres, mais insuffisamment de sa bontĂ©. En 1863, George Sand avait 59 ans et Flaubert 42. Elle avait dĂ©butĂ© dans le roman en 1831 par Rose et Blanche — on remarquera qu’elle affectionnait les prĂ©noms ; souvent ils serviront de titre Ă  ses ouvrages — Ă©crit en collaboration avec Jules Sandeau et signĂ© Jules Sand. Mais, six mois plus tard, elle publiait, seule, Indiana, signĂ© cette fois du pseudonyme qu’elle allait immortaliser — que suivirent immĂ©diatement Valentine, LĂ©lia, Jacques, AndrĂ©, Simon, Mauprat, Les Sept Cordes de la Lyre, Consuelo, Jeanne, Horace, Le Meunier d’Angibault, La Mare au Diable 1, Lucrezia Floriani, Le PĂ©chĂ© de M. Antoine, La Petite Fadette, François le Champi, Adriani, Narcisse, Jean de la Roche, etc., etc., indĂ©pendamment de nombreuses piĂšces de théùtre. Elle n’était donc pas seulement cĂ©lĂšbre dans le monde entier Ă  cause de ses amours retentissantes et diverses. Il y avait — en 1863, toujours — une vingtaine d’annĂ©es qu’elle connaissait Michelet dont les idĂ©es diffĂ©raient autant des siennes qu’en diffĂ©raient celles de Flaubert ; Michelet qui trouvait d’Indiana le style admirable », mais la conduite mĂ©diocre, et, dans LĂ©lia, un mĂ©lange bizarre de mysticisme religieux, de hardi rationalisme, de sensualitĂ© et de fougue rĂ©volutionnaire
 » ; Michelet qui lui Ă©crivait, en mars 1857 
Toute parole qui tombe de votre plume, c’est l’immortalitĂ© » et, en dĂ©cembre de l’annĂ©e suivante 
vous ĂȘtes l’une des deux ou trois personnes auxquelles tient encore la gloire de la France ; Michelet, enfin, qui, dans la prĂ©face de L’Amour, a dit Le plus grand prosateur du siĂšcle est une femme Madame Sand ». Mais revenons Ă  la Correspondance. DĂšs leurs premiĂšres lettres on sent combien diffĂšrent leur façon de voir et de sentir. Le 2 fĂ©vrier 1863, George Sand rĂ©pond Ă  Flaubert qui lui a exposĂ© son invincible rĂ©pulsion Ă  mettre sur le papier quelque chose de son cƓur » 
Je ne comprends pas du tout, oh ! mais pas du tout. Moi, il me semble qu’on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu’on peut sĂ©parer son esprit de son cƓur ? est-ce que c’est quelque chose de diffĂ©rent ? est-ce que la sensation mĂȘme peut se limiter ? est-ce que l’ĂȘtre peut se scinder ? Enfin, ne pas se donner tout entier dans son Ɠuvre me paraĂźt aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau
 ». Flaubert ayant manifestĂ© le dĂ©sir d’avoir le portrait de sa correspondante pour l’accrocher Ă  la muraille de mon cabinet, Ă  la campagne, oĂč je passe souvent de longs mois tout seul
 », elle lui rĂ©pond qu’elle choisira elle-mĂȘme ce qu’il y aura de plus prĂ©sentable lorsqu’elle ira Ă  Paris oĂč elle se rendait assez frĂ©quemment ; Merci de l’accueil que vous voulez bien faire Ă  ma figure insignifiante en elle-mĂȘme, comme vous savez bien
 ». Quelque temps aprĂšs, en effet, elle met Ă  la grande vitesse une bonne Ă©preuve du dessin de Couture et y joint une Ă©preuve photographique d’un dessin de Marchal, qui a Ă©tĂ© ressemblant aussi ; mais d’annĂ©e en annĂ©e on change. L’ñge donne sans cesse un autre caractĂšre Ă  la figure des gens et c’est pourquoi leurs portraits ne leur ressemblent pas longtemps ». Une lettre de Flaubert la remercie de cet envoi en ces termes Eh bien, je l’ai cette belle, chĂšre et illustre mine. Je vais lui faire un large cadre et la pendre Ă  mon mur pouvant dire comme M. de Talleyrand Ă  Louis-Philippe C’est le plus grand honneur qu’ait reçu ma maison » 
Des deux portraits, celui que j’aime le mieux, c’est le dessin de Couture ». Quiconque placera sous ses yeux ledit dessin ne s’étonnera nullement du choix de Flaubert. Il y a dans ce dessin, une rectitude, une noblesse, une majestĂ© toute romantique. Quant Ă  Marchal, continue Flaubert, il n’a vu en vous que la bonne femme », mais moi qui suis un vieux romantique, je retrouve dans l’autre la tĂȘte de l’auteur » qui m’a fait rĂȘver dans ma jeunesse
 ». Le 29 fĂ©vrier 1864 a lieu la premiĂšre reprĂ©sentation du Marquis de Villemer, Ă  l’OdĂ©on, piĂšce dont Dumas fils avait Ă©crit le scĂ©nario, le premier acte et la moitiĂ© du second, afin de venir en aide Ă  sa grande amie qui Ă©prouvait toujours des difficultĂ©s lorsqu’il s’agissait de faire dialoguer ses personnages ». À cĂŽtĂ© du chef de claque, ce personnage rituel, Ă  la troisiĂšme galerie, il y avait un bonhomme de haute carrure, aux longs cheveux, Ă  la face congestionnĂ©e qui tapait comme un sourd, encourageant les romains », de l’exemple, du geste et de voix, prenant tous les effets avec une rare perspicacitĂ©, les soulignant et n’en laissant passer aucun. Ce claqueur pas ordinaire, c’était tout naĂŻvement Gustave Flaubert 2. Vous avez Ă©tĂ© si bon et si sympathique pour moi, lui Ă©crivait George Sand quelques jours plus tard, Ă  la premiĂšre reprĂ©sentation de Villemer que je n’admire plus seulement votre admirable talent, je vous aime de tout mon cƓur ». Elle ne lui cache pas, dans une lettre du 12 aoĂ»t 1866, combien elle reconnaĂźt de qualitĂ©s et Ă  quel point elle l’admire 
De loin je peux vous dire combien je vous aime sans craindre de rebĂącher. Vous ĂȘtes un des rares » restĂ©s impressionnables, sincĂšres, amoureux de l’art, pas corrompus par l’ambition, pas grisĂ©s par le succĂšs. Enfin, vous avez toujours vingt ans par toutes sortes d’idĂ©es qui ont vieilli, Ă  ce que prĂ©tendent les sĂ©niles jeunes gens de ce temps-ci ». Deux mois plus tard, elle lui Ă©crit qu’elle serait enchantĂ©e d’avoir son impression Ă©crite sur la Bretagne ; moi, je n’ai rien vu assez pour en parler
 Pourquoi votre voyage est-il restĂ© inĂ©dit ? Vous ĂȘtes coquet » ; vous ne trouvez pas tout ce que vous faites digne d’ĂȘtre montrĂ©. C’est un tort. Tout ce qui est d’un maĂźtre est enseignement, et il ne faut pas craindre de montrer ses croquis et ses Ă©bauches. Je vous ai entendu dire Je n’écris que pour dix ou douze personnes ». J’ai protestĂ© intĂ©rieurement. Les douze personnes pour lesquelles on Ă©crit et qui vous apprĂ©cient, vous valent ou vous surpassent ; vous n’avez jamais eu besoin, vous de lire les onze autres pour ĂȘtre vous. Donc, on Ă©crit pour tout le monde, pour ce qui a besoin d’ĂȘtre initiĂ© ; quand on n’est pas compris, on se rĂ©signe et on recommence. Quand on l’est, on se rĂ©jouit et on continue. LĂ  est tout le secret de nos travaux persĂ©vĂ©rants et de notre amour de l’art Qu’est-ce que c’est que l’art sans les cƓurs et les esprits oĂč on le verse ? Un soleil qui ne projetterait pas de rayons et ne donnerait la vie Ă  rien
 Cent fois dans la vie, le bien que l’on fait ne paraĂźt servir Ă  rien d’immĂ©diat ; mais cela entretient quand mĂȘme la tradition du bien vouloir et du bien faire, sans laquelle tout pĂ©rirait
 ». Et elle continue de se peindre moralement dans ses superbes lettres Ă  Flaubert qui ne pourra s’empĂȘcher de lui Ă©crire Sous quelle constellation ĂȘtes-vous donc nĂ©e pour rĂ©unir dans votre personne des qualitĂ©s si diverses, si nombreuses et si rares ? ». Flaubert lui faisait part, comme aux autres intimes avec lesquels il correspond, de la difficultĂ© qu’il Ă©prouve Ă  composer ses textes, George Sand lui rĂ©pond Vous m’étonnez toujours avec votre travail pĂ©nible ; est-ce une coquetterie ? ça paraĂźt si peu ! Ce que je trouve difficile moi, c’est de choisir entre les mille combinaisons de l’action scĂ©nique qui peuvent varier Ă  l’infini, la situation nette et saisissante qui ne soit pas brutale ou forcĂ©e. Quant au style, j’en fais meilleur marchĂ© que vous
 ». Et l’auteur de Madame Bovary de rĂ©pondre 
Je ne suis pas du tout surpris que vous ne compreniez rien Ă  mes angoisses littĂ©raires ! Je n’y comprends rien moi-mĂȘme. Mais elles existent pourtant et violentes. Je ne sais plus comment il faut s’y prendre pour Ă©crire, et j’arrive Ă  exprimer la centiĂšme partie de mes idĂ©es, aprĂšs des tĂątonnements infinis. Pas primesautier, votre ami, non ! pas du tout ! ». En ce qui la concerne, elle, le vent joue dans sa vieille harpe, dit-elle, comme il lui plaĂźt d’en jouer. Il a ses hauts » et ses bas », ses grosses notes et ses dĂ©faillances » ; au fond, ça lui est Ă©gal, pourvu que l’émotion vienne
 Laissez donc le vent courir un peu dans vos cordes Moi je crois que vous prenez plus de peine qu’il n’en faut
 ». George Sand Ă©tait d’une activitĂ© Ă©tonnante. De BagnĂšres-de-Luchon, oĂč il s’est rendu, aprĂšs le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, pour refaire un peu ses nerfs malades, Flaubert lui demande 12-7-72 ce qu’elle fait. Elle le lui dit le 19 du mĂȘme mois 
J’ai fait depuis Paris oĂč ils se sont rencontrĂ©s peu de temps auparavant un article sur Mademoiselle Flaugergues 3, qui paraĂźt dans lOpinion Nationale, avec un travail de ladite » ; un feuilleton pour le Temps surV. Hugo, Bouilhet, Leconte de Lisle et Pauline Viardot. J’ai fait un second conte fantastique pour la Revue des Deux Mondes, un conte pour les enfants. J’ai Ă©crit une centaine de lettres
 ». La paresse, qu’elle disait ĂȘtre la lĂšpre de son temps » n’était vraiment pas son fait. En dĂ©cembre 1872, Flaubert Ă©crit Ă  sa correspondante de Nohant 
Pourquoi publier par l’abominable temps qui court ! Est-ce pour gagner de l’argent ? Quelle dĂ©rision ! Comme si l’argent Ă©tait la rĂ©compense du travail ! et pouvait l’ĂȘtre ! Cela sera quand on aura dĂ©truit la spĂ©culation, d’ici lĂ , non ! Et puis comment mesurer le travail, comment estimer l’effort ? Reste donc la valeur commerciale de l’Ɠuvre, il faudrait pour cela supprimer tout intermĂ©diaire entre le producteur et l’acheteur, et quand mĂȘme, cette question en soi est insoluble. Car j’écris je parle d’un auteur qui se respecte non pour le lecteur d’aujourd’hui, mais pour tous les lecteurs qui pourront se prĂ©senter tant que la langue vivra. Ma marchandise ne peut donc ĂȘtre consommĂ©e maintenant, car elle n’est pas faite exclusivement pour mes contemporains. Pourquoi donc publier ? Est-ce pour ĂȘtre compris, applaudi ? Mais vous-mĂȘme vous », grand George Sand, vous avouez votre solitude
 ». L’auteur de la Petite Fadette lui rĂ©pond, quelques jours aprĂšs, assez longuement, notamment ces lignes qui voulaient ĂȘtre prophĂ©tiques 
Tu veux Ă©crire pour le temps. Moi, je crois que, dans cinquante ans, je serai parfaitement oubliĂ©e et peut-ĂȘtre durement mĂ©connue. C’est lĂ  la loi des choses qui ne sont pas de premier ordre, et je ne me suis jamais crue de premier ordre. Mon idĂ©e est plutĂŽt d’agir sur mes contemporains, ne fĂ»t-ce que sur quelques-uns, et de leur faire partager mon idĂ©e de douceur et de poĂ©sie
 ». On voit, par ces lignes, que la vanitĂ© n’était pas son fort. D’autre part, l’intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© par certaines de ses Ɠuvres est encore vivace et son souvenir loin de dĂ©serter la mĂ©moire des hommes. Elle eut pourtant pu tirer vanitĂ© des Ă©loges que lui prodiguĂšrent les plus illustres de ses contemporains. Nous connaissons ceux de Michelet et de Flaubert. Voici ceux de Victor Hugo. Ils ont leur prix mĂȘme si l’on tient compte de la courtoisie qui le poussait, aux compliments, surtout lorsqu’il s’adressait Ă  une femme. Voici ce qu’il lui avait Ă©crit le 8 fĂ©vrier 1870 
 Vous aurez dans l’avenir l’aurĂ©ole auguste de la femme qui a protĂ©gĂ© la Femme. Votre admirable Ɠuvre tout entiĂšre est un combat et ce qui est combat dans le prĂ©sent est la victoire dans l’avenir. Qui est avec le progrĂšs est avec la certitude. Ce qui attendrit lorsqu’on vous lit, c’est la sublimitĂ© de votre cƓur. Vous le dĂ©pensez tout entier en pensĂ©e, en philosophie, en sagesse, en raison, en enthousiasme. Aussi, quel puissant Ă©crivain vous ĂȘtes
 ». Flaubert reprend le sujet aprĂšs rĂ©ception de la lettre de George Sand 
Ne prenez pas au sĂ©rieux les exagĂ©rations de mon ire »  N’allez pas croire que je compte sur la postĂ©ritĂ© pour me venger de l’indiffĂ©rence de mes contemporains. J’ai voulu dire seulement ceci quand on ne s’adresse pas Ă  la foule, il est juste que la foule ne vous paie pas. C’est de l’économie politique. Or, je maintiens qu’une Ɠuvre d’art digne de ce nom et faite avec conscience ne peut se payer. Conclusion si l’artiste n’a pas de rentes, il doit crever de faim ! On trouve que l’écrivain, parce qu’il ne reçoit plus de pension des grands, est bien plus libre, plus noble. Toute sa noblesse sociale maintenant consiste Ă  ĂȘtre l’égal d’un Ă©picier
 ». Plusieurs longues lettres suivent dans lesquelles il traite de style, de composition ; elles sont du premier trimestre de l’annĂ©e 1876 et la derniĂšre expĂ©diĂ©e par George Sand Ă  Flaubert porte la date du 24 mars de cette mĂȘme annĂ©e. Il y est question des Rougon, de Zola, qui viennent de paraĂźtre, livre, dit-elle, qui est de grande valeur, un livre fort », comme tu dis, et digne d’ĂȘtre placĂ© au premier rang. Cela ne change rien Ă  ma maniĂšre de voir, que l’art doit ĂȘtre la recherche de la vĂ©ritĂ©, et que la vĂ©ritĂ© n’est pas que la peinture du mal ou du bien
 ». Le 8 juin suivant, elle s’éteignait dans sa soixante-douziĂšme annĂ©e. Flaubert vint Ă  ses obsĂšques, cela va sans dire et, comme bon nombre de ceux qui le coudoyaient, versa d’abondantes larmes. Dix jours plus tard, ayant reçu un mot de Maurice Sand, il lui rĂ©pondait 
Oui nous nous sommes compris lĂ -bas ! Et si je ne suis pas restĂ© plus longtemps, c’est que mes compagnons m’ont entraĂźnĂ©. Il m’a semblĂ© que j’enterrais ma mĂšre une seconde fois. Pauvre chĂšre grande femme ! Quel gĂ©nie et quel cƓur ! Mais rien ne lui a manquĂ©, ce n’est pas elle qu’il faut plaindre
 Et quand vous aurez Ă©tĂ© la rejoindre ; quand les arriĂšres petits-enfants de vos deux fillettes auront Ă©tĂ© la rejoindre eux-mĂȘmes, et qu’il ne sera plus question depuis longtemps des choses et des gens qui nous entourent — dans plusieurs siĂšcles — des cƓurs pareils aux nĂŽtres palpiteront par le sien ! On lira ses livres, c’est dire qu’on songera d’aprĂšs ses idĂ©es et qu’on aimera de son amour ! ». Ce magnifique panĂ©gyrique dictĂ© par un grand cƓur ne pouvait mieux convenir Ă  la femme et Ă  l’écrivain de grand cƓur que fut George Sand. Maurice Haloche. 1 Le 12 juin 1884 vente Bovet on adjugeait pour 105 francs la quittance 16 fĂ©vrier 1846 donnĂ©e par G. Sand Aur. Dupin Ă  ses Ă©diteurs Giroux et Vialat, d’une somme de francs pour son roman La Mare au Diable qui, disait Saint-Marc Girardin, fait partie des GĂ©orgiques » de la France ». 2 FĂ©lix Duquesnel. Souvenirs littĂ©raires, Paris, 1902. Nous ne doutons pas que Flaubert ait applaudi Ă  tout rompre. Mais n’y a-t-il pas lieu de penser que Duquesnel a brodĂ© » ? En effet l’auteur de Madame Bovary Ă©crit Ă  sa niĂšce, avant d’aller au spectacle 
Je vais ce soir Ă  la premiĂšre de la mĂšre Sand, dans la loge du Prince sic
 ». Mais il fut fortement Ă©mu ; Sand Ă©crivait Ă  ses enfants Flaubert Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de nous et pleurait comme une femme ». 3 Pauline de Flaugergues, poĂ©tesse qui vĂ©cut six ans avec Henri de La Touche qu’avait aimĂ©, avant elle, Marceline Desbordes Valmore. H. de La Touche Ă©tait mort en 1851 P. de Flaugergues vĂ©cut de son souvenir, uniquement Sur la force appuyĂ©e et la main dans la sienne J’ai marchĂ© sans effroi six ans dĂ©jĂ  passĂ©s. Que mon bras Ă  mon tour t’enlace et te soutienne Si la route, un moment, meurtrit tes pas lassĂ©s
 Les BruyĂšres », parues en 1854, contiennent des piĂšces dans lesquelles son cƓur de femme a fait entendre des notes d’un profond retentissement.
Lettresde Gustave Flaubert Ă  Georges Sand. À George Sand. Croisset, nuit de samedi [12-13 janvier 1867]. Non, chĂšre maĂźtre, vous n’ĂȘtes pas prĂšs de votre fin. Tant pis pour vous, peut-ĂȘtre. Mais vous vivrez vieille et trĂšs vieille, comme vivent les gĂ©ants, puisque vous ĂȘtes de cette race-lĂ  ; seulement, il faut se reposer. Une
Objectifs Saisir les caractĂ©ristiques du genre Ă©pistolaire ; connaĂźtre un auteur majeur du genre Ă©pistolaire... 1. L'auteur George Sand 1804-1876 ‱ Du journalisme au succĂšs littĂ©raire Amantine Aurore Lucile Dupin est nĂ©e Ă  Paris en 1804. Elle est d’ascendance populaire et aristocratique ce qui la marque profondĂ©ment dans son engagement politique. Orpheline de pĂšre trĂšs tĂŽt, elle est Ă©levĂ©e Ă  la campagne, chez sa grand-mĂšre paternelle, Ă  Nohant. A 18 ans, elle Ă©pouse le baron et lui donne deux enfants. Neuf ans plus tard, elle le quitte avec un jeune amant Jules Sandeau et commence avec lui, une carriĂšre de journaliste sous le pseudonyme commun J. Sand. Lorsqu’elle publie son premier roman seule, Indiana, 1832 elle signe George Sand. Le succĂšs ne tarde pas Ă  venir avec LĂ©lia, en 1833. ‱ Le scandale - Attitude et opinions politiquesComme de nombreux auteurs femmes, George prend un pseudonyme masculin et se vĂȘt en homme par Ă©conomie et pour forcer l’accĂšs aux milieux interdits aux femmes au théùtre ou bibliothĂšques restreintes
 Elle impose une libertĂ© d'esprit et de mƓurs, un fĂ©minisme farouche qui fait peur. Elle se rĂ©volte contre les conventions sociales, engagĂ©e vers la rĂ©habilitation de la femme, en faveur des ouvriers et des pauvres, contre la royautĂ© et pour la RĂ©publique. George Sand s’intĂ©resse aux pensĂ©es socialistes et dĂ©mocratiques, comme en tĂ©moigne le Compagnon du tour de France 1840 et Consuelo 1842. ParticuliĂšrement engagĂ©e, elle cĂŽtoie les grands dĂ©mocrates de l’époque mais l’échec de la RĂ©volution la déçoit profondĂ©ment. Elle se retire alors Ă  Nohant et poursuit sa sĂ©rie d’Ɠuvres champĂȘtres optimistes, inspirĂ©es de son enfance La Mare au diable 1846 ; François le Champi 1848, La Petite Fadette 1849 et Les MaĂźtres sonneurs 1853. - Vie sentimentaleElle eut de nombreux amants, et passions qui l'influencĂšrent considĂ©rablement l’écrivain archĂ©ologue Prosper MĂ©rimĂ©e, le poĂšte Alfred de Musset, l'avocat Michel de Bourges, la comĂ©dienne Marie Dorval, le musicien FrĂ©dĂ©ric Chopin
 Elle s'installe dans une relation apaisĂ©e avec un ami de son fils Maurice, Alexandre Manceau. Elle partage une amitiĂ© Ă©pistolaire avec Gustave Flaubert. Une immense correspondance inspirĂ©e par ses passions nourrit l'Ă©pistolaire français, prĂ©sentant les plus belles lettres d’amour du genre
 ‱ Les derniĂšres annĂ©esElle n’arrĂȘte pas d’écrire jusqu’à sa mort survenue en 1876. 2. L'oeuvre Ă©pistolaire La Correspondance de George Sand, Ă©ditĂ©e par Georges Lubin, tĂ©moigne de la vie d’une Ă©crivaine sur son vĂ©cu, ses amours, ses engagements politiques et ses choix esthĂ©tiques, son art et les contraintes de l’édition... Elle comporte 25 volumes d’une qualitĂ© littĂ©raire indĂ©niables et prĂšs de 2000 correspondants. a. Les lettres d'amour George Sand dit son amour, divulgue sa vie privĂ©e dans le genre autobiographique mais aussi et surtout dans ses lettres. Exemple Avec le poĂšte Musset, les Ă©crivains font confidence au public de leur vie intime, de l’aveu romantique de la passion jusqu’à la dĂ©clamation du dĂ©sir, de leur sĂ©jour mythique Ă  Venise jusqu’aux affres que cause leur sĂ©paration
 De nombreux Ă©changes entre les amants tumultueux ont Ă©tĂ© rééditĂ©s, jusqu’à certaines lettres codĂ©es dans lesquelles on peut dĂ©crypter en ne lisant qu’une ligne sur deux, ou encore seulement le premier mot de chaque ligne, une invitation Ă  une nuit d’amour. De la lettre romantique et sentimentale, on lit une expression plus sensuelle
 b. La rĂ©flexion artistique et esthĂ©tique George Sand partage dans ses Ă©changes des rĂ©flexions sur son art et quelques textes sont des documents relatifs Ă  ses choix esthĂ©tiques, comme par exemple dans Lettre d’un voyageur. L’ensemble des lettres constitue un panorama descriptif, une expĂ©rience de transposition de tableaux et paysages italiens qui s’animent dans une vision romantique du paysage. c. L'engagement politique Les lettres de Sand tĂ©moignent de son engagement idĂ©ologique et politique. AprĂšs la RĂ©volution de fĂ©vrier 1848, elle s’implique politiquement dans l’espoir de parvenir Ă  l’abolition des inĂ©galitĂ©s sociales. Exemple A Maurice Me voilĂ  occupĂ©e comme un homme d’État. J’ai fait deux circulaires gouvernementales aujourd’hui
 J’ai le cƓur plein et la tĂȘte en feu. Tous mes maux physiques, toutes mes douleurs personnelles sont oubliĂ©s. Je vis, je suis forte, je suis active, je n’ai plus que vingt ans ». Dans de nombreuses lettres, elle dit son appartenance au peuple. De mĂȘme elle fait part de son dĂ©sir d’émancipation pour la femme, C’est une femme moderne, fĂ©ministe avant l’heure. Elle Ă©crit, dans une lettre Ă  Flaubert Il n’y a qu’un sexe. Un homme et une femme, c’est si bien la mĂȘme chose, que l’on ne comprend guĂšre les tas de distinctions et raisonnements subtils dont se sont nourries les sociĂ©tĂ©s sur ce chapitre-lĂ . » L'essentiel Les lettres de George Sand remplissent diverses fonctions une fonction expressive et affective lorsqu’il s’agit de dĂ©voiler ses sentiments, mais aussi descriptive lorsqu’il s’agit de tĂ©moigner d’une perception romantique d’un lieu ou encore argumentative lorsqu’il s’agit de convaincre d’une idĂ©ologie
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LettresretrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 (c'est une jeune femme de vingt et un an qui Ă©crit Ă  sa mĂšre) jusqu'en 1876, quelques mois avant sa mort. À cĂŽtĂ© d'inconnus, d'Ă©diteurs ou directeurs de revues, d'Ă©crivains, de comĂ©diens et directeurs de théùtre, d'amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres Pauline Garcia-Viardot 1821-1910, cantatrice et compositrice, est la benjamine d’une famille de musiciens. La mort prĂ©maturĂ©e de son pĂšre, le chanteur Manuel Garcia 1775-1832 et de sa sƓur aĂźnĂ©e, la cantatrice Maria Malibran 1808-1836, disparue Ă  28 ans, prĂ©cipite son entrĂ©e dans la carriĂšre lyrique. Sa voix de mezzo, sa sensibilitĂ© et son intelligence ont marquĂ© ses contemporains, notamment George Sand avec qui elle a entretenu toute sa vie une relation privilĂ©giĂ©e. MariĂ©e Ă  19 ans Ă  l’écrivain Louis Viardot, de 20 ans son aĂźnĂ©, elle est une figure importante du milieu artistique et intellectuel français de la deuxiĂšme moitiĂ© du 19e siĂšcle. Les archives de Pauline Viardot, ont Ă©tĂ© relativement bien conservĂ©es et transmises par ses descendants. Les fonds les plus importants se trouvent aujourd’hui Ă  la Houghton Library Ă  Harvard, Ă  la BnF DĂ©partements des Manuscrits et de la Musique et Ă  la BibliothĂšque du Conservatoire national supĂ©rieur de musique de Paris. Le modeste mais intĂ©ressant gisement de documents autographes de la BibliothĂšque historique, inĂ©dits pour la plupart, complĂšte ces ensembles et semble avoir Ă©chappĂ© aux biographes de l’artiste1. De Pauline Viardot, la BHVP conserve ainsi une trentaine de lettres, principalement adressĂ©es Ă  George Sand et Ă  sa famille, notamment Ă  Maurice Sand, fils de George, et Ă  son Ă©pouse Lina. Ces documents font partie du fonds George Sand, archives et manuscrits provenant d’Aurore Sand, fille de Maurice et Lina, et arrivĂ©s Ă  la bibliothĂšque entre 1953 et 19552. Pauline Viardot et George Sand L’amitiĂ© de l’écrivaine et de la musicienne, dĂ©butĂ©e en 1839 et ponctuĂ©e par plusieurs sĂ©jours Ă  Nohant de la famille Viardot, a durĂ© toute leur vie. George, fascinĂ©e par le gĂ©nie de son amie, s’en est inspirĂ© pour son roman Consuelo 1843. L’échange de correspondance entre les deux femmes, du temps oĂč les lettres Ă©taient encore entre les mains de leurs familles, a Ă©tĂ© partiellement Ă©ditĂ© par ThĂ©rĂšse Marix-Spire, qui s’est volontairement concentrĂ©e sur les annĂ©es 1839-18493, laissant de cĂŽtĂ© de nombreuses lettres, dont celles de la BHVP. Dans l’une d’elle, de George Sand Ă  Pauline Sand-NA-0298, rĂ©cemment acquise et datĂ©e de 1850, celle-ci demande Ă  la cantatrice d’auditionner le chanteur Pierre Laurent 1821-1854, afin de “l’aider Ă  s’établir Ă  Paris” oĂč sa femme, la comĂ©dienne Marie Laurent 1825-1904, crĂ©atrice du rĂŽle de Madeleine Blanchet de François le Champi en 1849, “est fixĂ©e par ses engagements”4. Il faut signaler Ă©galement un dossier autour de la collaboration des deux artistes pour l’adaptation en opĂ©ra-comique de La Mare au diable, projet finalement non rĂ©alisĂ©, comportant aux cĂŽtĂ©s de manuscrits du livret, une lettre de Pauline Ă  George Ă©voquant son engagement au Théùtre Lyrique “de beaucoup le plus artistique de Paris” pour jouer OrphĂ©e Sand-O-0123, et 3 lettres Ă  Gustave VaĂ«z, le collaborateur de Sand dans cette affaire, datant de l’étĂ© et l’automne 1859. Cet ensemble a Ă©tĂ© rĂ©cemment bien Ă©tudiĂ© et partiellement Ă©ditĂ© par VĂ©ronique Bui5 Sand-O-0123, lettre de Pauline Viardot Ă  propos de La Mare au diable Pauline appellera toujours George “ma chĂšre Ninounne”, comme du temps de leur jeunesse, ainsi qu’en tĂ©moigne une autre lettre, du 9 mai 1871, envoyĂ©e de Londres. ChassĂ©e par les suites de la guerre franco-prussienne, la famille Viardot avait dĂ» quitter Baden-Baden oĂč elle s’était Ă©tablie les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, perdant dans cet exil une bonne partie de ses moyens d’existence. La relative discrĂ©tion des Viardot au cours de cet exil londonien causa l’annonce erronĂ©e de la mort de la cantatrice dans un article du Temps du 28 avril 1871, annonce Ă  la suite de laquelle Pauline Viardot reçut du continent d’innombrables lettres d’amis et de connaissances. À George Sand, qui s’est inquiĂ©tĂ©e comme les autres, elle rĂ©pond avec humour “Je ne sais pas pourquoi on a voulu me faire mourir sans m’en demander la permission”, elle dĂ©crit l’incertitude de sa situation, ajoutant “Ce qu’il y a de bien certain, c’est qu’il faut que je travaille pour faire aller le pot au feu”, et rĂȘve de reprendre la vie d’avant avec la dame de Nohant. “Si le bonheur faisait que nous puissions retourner Ă  Paris, vous nous verriez bientĂŽt arriver Ă  Nohant vous donner une bonne bigeade.”, conclut Pauline qui adopte volontiers le parler berrichon Sand-G-5854. Sand-G-5854 Sand-G-5854 Maurice et Lina Sand Lettres familiĂšres AprĂšs la mort de George Sand en 1876, Pauline a continuĂ© Ă  entretenir des relations affectueuses et quasi fraternelles avec Maurice, fils de George, qui a seulement deux ans de moins qu’elle, et aprĂšs la mort de ce dernier en 1889, avec sa veuve Lina et ses deux filles Aurore et Gabrielle. La BHVP conserve une douzaine de lettres adressĂ©es au couple entre 1873 et 1894. Le ton familier tĂ©moigne de la chaleur et de l’intimitĂ© des relations, que le temps n’a pas affaiblies, et nous donne un aperçu de l’ambiance rĂ©gnant dans ces deux familles d’artistes. Le 30 dĂ©cembre 1879, Pauline Ă©crit “Mes chers amis, c’est dĂ©solant de ne pas se voir”, incriminant la maladie qui l’a empĂȘchĂ©e de sortir, ainsi que sa fille Marianne. “DĂšs que le tohu-bohu du 1er de l’an sera passĂ©, je connais quelqu’un qui ira vous donner des fricassĂ©es. PrĂ©parez vos museaux !” Sand-H-0871. Les lettres rĂ©itĂšrent de chaleureuses invitations Ă  des soirĂ©es, Ă  des visites estivales Ă  Bougival, dans la propriĂ©tĂ© des Viardot “Comment gros paresseux, vous ne pouvez pas vous arranger de façon Ă  quitter vos oreillers avant 9hres pour prendre le train de 9hres et demie et nous arriver pour dix et œ ? Fi des dormeurs. Si vous vous dĂ©cidez Ă  faire cet effort surhumain, prĂ©venez moi mardi soir afin que nous prions les poules de Bougival de bien vouloir pondre quelques Ɠufs de plus !” Sand-H-0620. Lina et Maurice ne manquent pas un Ă©vĂ©nement familial qui touche la famille Viardot, naissance, mariage, dĂ©cĂšs
 La naissance de la deuxiĂšme petite-fille de Pauline Viardot, Marcelle Chamerot, en 1879, n’a pas Ă©tĂ© sans mal “24 heures de souffrance et les fers ! C’a Ă©tĂ© long ! Nous sommes tous heureux et
 moulus.” Sand-H-0820. En 1881, Pauline annonce les fiançailles de sa fille Marianne avec le compositeur Alphonse Duvernoy, et les commentaires dont elle accompagne cette nouvelle renvoient en filigrane au douloureux Ă©pisode de la rupture en 1877 des prĂ©cĂ©dentes fiançailles de Marianne avec Gabriel FaurĂ©. Duvernoy “est un homme charmant, bon, plein d’esprit, distinguĂ©, fort bien de sa personne [
] Il lui convient, il nous convient sous tous les rapports”. Sand-H-0874. Sand-H-0874 Sand-H-0870 Enfin en 1883, elle ne manque pas de les prĂ©venir de l’agonie de son mari Louis Viardot Sand-H-0870. 1883 est une annĂ©e noire pour Pauline, qui perd Ă©galement son ami de toujours, Ivan Tourgueniev. Abandonnant son appartement rue de Douai, rempli de souvenirs artistiques et amicaux, elle commence une nouvelle vie boulevard Saint-Germain, sans doute plus mĂ©lancolique. Le travail lui est un remĂšde souverain. Ainsi Ă©crit-elle Ă  Lina Sand en 1894 Ă  propos de l’acteur Sully-LĂ©vy, un vieil ami de la famille Sand, de 7 ans son cadet “Ce loir paresseux a Ă©tĂ© obligĂ© de dĂ©ployer une activitĂ© incessante [
] Je suis sĂ»re que ce travail forcĂ© lui fait grand bien – et lui fait oublier ses bobos – il n’a plus le temps de les sentir ni de se plaindre. À la bonne heure ! Plus on vieillit et plus il faut travailler, chacun Ă  sa façon, c’est le seul, le vrai, l’unique moyen de ne pas sentir le poids de l’ñge” Sand-H-0821. Échanges de procĂ©dĂ©s entre dessinateurs Enfin, parmi ses multiples talents, Pauline Viardot possĂšde celui de dessinatrice. Son humour, bien perceptible dans ses lettres, s’exprime en caricatures inspirĂ©es6. Un Ă©chantillon de cette production, dont une partie se trouve au MusĂ©e de la vie romantique, est conservĂ© dans le fonds Sand de la BHVP on y dĂ©couvre, croquĂ©s par Pauline, Maurice Sand, “Mamita” la mĂšre de Pauline dont la ressemblance avec sa fille est frappante, et enfin les “chiens de la maison”, c’est Ă  dire les chiens de Nohant, Marquis et Dib. En Ă©cho Ă  ces trois caricatures, figure un portrait de la cousine de Pauline Viardot, la cantatrice Antonia Sitches de Mendi, rĂ©alisĂ© par Maurice Sand en septembre 1844 Ă  Courtavenel. La famille Viardot venait alors d’acquĂ©rir cette propriĂ©tĂ©, au grand dam de George Sand qui craignait Ă  raison de moins les voir Ă  Nohant, et Maurice Ă©tait venu en ambassadeur Ă  la place de sa mĂšre7. Un portrait de Pauline Viardot par Maurice est par ailleurs conservĂ© au MusĂ©e de la vie romantique. Maurice Sand, Antonia Sitches de Mendi, BibliothĂšque Sand 1823-1889. “Portrait de Pauline Viardot”. Huile sur bois. Paris, musĂ©e de la Vie romantique. Alfred de Musset À cet ensemble de documents tĂ©moignant des relations de Pauline avec la famille Sand, il faut ajouter quelques lettres Ă  des destinataires variĂ©s, dont la liste figure en fin d’article. On peut signaler deux copies dactylographiĂ©es de lettres adressĂ©es Ă  Caroline Jaubert, proche d’Alfred de Musset, par Pauline et sa mĂšre en 1838 et 1839, aux temps oĂč la jeune femme faisait un dĂ©but triomphal Ă  Paris sous le nom de Pauline Garcia et fascinait le poĂšte 4-MS-FG-00223. Portraits photographiques Si les portraits de Pauline Viardot sont abondants et aisĂ©ment accessibles, les deux photographies de format carte conservĂ©es Ă  la BHVP dans un bel Ă©tat de fraĂźcheur semblent ĂȘtre sans Ă©quivalent un portrait d’Étienne Carjat, dont il existe une autre version au MusĂ©e Carnavalet PH10522 la montre de profil en robe hispanisante entre 1861 et 1865 4C-EPP-2797, Le portrait trĂšs vivant rĂ©alisĂ© par Tony Rouge entre 1867 et 1871 rend mieux justice Ă  son modĂšle 4C-EPP-2796, Liste des lettres autographes conservĂ©es Ă  la BHVP Tous les documents citĂ©s ci-dessous sont dĂ©crits dans le catalogue en ligne des bibliothĂšques spĂ©cialisĂ©es de la ville de Paris. Lettres de Pauline Viardot Famille Sand À George Sand 2 lettres, [1859], Sand-O-0123 et 1871, Sand-G-5854À Maurice et Lina Sand 12 lettres, [1873-1896], Sand-H-0620 Ă  Sand-H-0622, Sand-H-0819 Ă  Sand-H-0822, Sand-H-0870 Ă  Sand-H-0874À Aurore Sand 1 lettre, Sand-L-0141Autre correspondants Balendard, 1 lettre, 1886, Sand-H-0619Étienne Carraby-Caussin, 1 lettre, Ms 3036, f°72Albert CarrĂ©, 1898, 1 lettre, 8-TMS-05736Arthur Dandelot, 1902, 2 lettres, 4-TMS-05726-001-003.Mme Charles Floquet, 3 lettres, Ms 3057, f° 154-157Monval, 1 lettre, Ms 3119, f. 281Gustave VaĂ«z, 3 lettres, Sand-O-0124 Ă  Sand-O-0126Non identifiĂ©, 1 lettre, 1896, 8-MS-FG-00351Copies dactylographiĂ©es de lettres 4 lettres de Pauline Viardot Ă  Caroline Jaubert, 4-MS-FG-00223 Lettres Ă  Pauline Viardot de George Sand 1 lettre, Sand-NA-0298de Charles Maynes Young 1 lettre, 1842, Sand-M-0285 Lettres Ă  propos de Pauline Viardot de Claudie Viardot Ă  Aurore Sand, Sand-L-0142 Patrick Barbier, Pauline Viardot, Paris, Grasset, 2009. Gustave Dulong, Pauline Viardot, tragĂ©dienne lyrique, Paris, Association des amis d’Ivan Tourgueniev, 1987. MichĂšle Friang, Pauline Viardot. Au miroir de sa correspondance, Paris, Hermann, 2008. [↩]Voir les 4 inventaires du fonds en ligne Jean DĂ©rens, “Les archives George Sand Ă  la BibliothĂšque historique de la ville de Paris”, Revue des deux mondes, septembre 2004, p. 179-190. [↩]George Sand et Pauline Viardot, Lettres inĂ©dites de George Sand et de Pauline Viardot 1839-1849, Ă©d. par ThĂ©rĂšse Marix-Spire, Paris, Nouvelles Ă©ditions latines, 1959. [↩]George Sand, Nouvelles lettres retrouvĂ©es, Ă©d. par Thierry Bodin, Paris, Gallimard, Ă  paraĂźtre. Merci Ă  Thierry Bodin de nous avoir communiquĂ© la notice consacrĂ©e Ă  cette lettre avant sa parution. [↩]VĂ©ronique Bui, “La Mare au diable ou l’impossible opĂ©ra-comique”, in Catherine Nesci et Olivier Bara dir., Écriture, performance et théùtralitĂ© dans l’oeuvre de George Sand, Grenoble, UGA Ă©ditions, 2014, p. 285-304. [↩]Henri de Curzon, “Les dessins de Madame Viardot”, Musica, fĂ©vrier 1903, n°5, p. 68-70. [↩]Ces dessins ne sont pas dĂ©crits dans le catalogue en ligne et sont consultables sur rendez-vous. [↩] 6egqBJ.
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